À la découverte de l’île qui a inspiré notre ukulele « Rurutu » !
Rurutu, île des Australes, fut découverte à la fin du 18ème siècle par l’explorateur anglais James Cook. Sa population est descendue aux alentours des 2000 habitants suite aux maladies et à la guerre qu’elle a subi. Les villages principaux sont Moerai, Avera et Hauti et leurs maisons fabriquées en bloc de corail sont bordées de belles fleurs polynésiennes. Le chef-lieu de la commune, Moerai, se situe sur la côte au nord de l’île en face de la seule passe navigable, où se trouvent la gendarmerie, les écoles, la poste et une infirmerie. Partons à la découverte de ce petit bout de terre paradisiaque à notre époque actuelle !
Rurutu en quelques mots...
Rurutu, située à 572km au sud-ouest de Tahiti, est l’île la plus au nord de l’archipel des Australes qui comporte Rimatara, Tubuai, Raivavae et enfin Rapa. D’une surface de 32km2, elle s’appelait avant Eteroa qui veut dire “grand panier” mais son nom actuel signifie désormais le “rocher qui jaillit” ou “se rassembler sur un pied d’égalité”. Elle est spéciale car à la différence des autres îles, elle est bordée de falaises et non pas d’un lagon, avec peu de plages qui sont magnifiques. Elle est surnommée l’île troglodyte car on peut se loger au milieu de ses grottes calcaires remplies de stalactites et stalagmites, qui sont une de ses attractions principales. Connue pour son climat doux et appréciable, l’île volcanique possède 3 monts : Taatio’e, Manureva et l’Erai. Elle a été surélevée à la suite d’évènements volcaniques et abrite la tombe du navigateur français Eric de Bishop, enterré au cimetière de Moerai.
Rurutu possède des incontournables lorsqu’on y séjourne comme le tour de l’île, la visite de la tarodière (qui forme un patchwork coloré vu du ciel où le taro est cultivé dans l’eau), partir à la découverte des grottes, aller admirer les baleines pendant leur période de reproduction entre juillet et octobre, visiter le marché artisanal, faire une sortie à cheval... L’île regorge de sorties à faire encore plus intéressantes avec un guide local qui s’y connaît ! De plus, tous les ans en début d’année a lieu le festival Tere, moment où les habitants partent en tour de l’île à pied ou à cheval pour se remémorer les légendes ancestrales. Nous allons d’ailleurs t’en conter une un peu plus bas... Puis ils clôturent la fête en organisant un concours de soulevé de pierre où les plus forts portent jusqu’à 150kg. La production économique de l’île tourne autour des objets tissés à la main comme les paniers, sacs ou chapeaux et de la culture des terres (taro, pomme de terre, café, vanille, banane). Au village de hauti tu peux voir les fours à chaux traditionnels constitués de corail et pouvant approvisionner un village en peinture pendant plus de 5 ans.
La légende de Hina, la femme cannibale de Rurutu aux doigts de fée
Au temps où Hina vivait dans une grotte dans la montagne près de Taatio, des villageois disparaissaient sans cesse lorsqu’ils s’aventuraient seuls dans la montagne pour y couper des roseaux. En revanche ils revenaient toujours sains et saufs lorsqu’ils partaient à plusieurs. Aussi ceux qui étaient partis seuls furent perdus à jamais, et malgré les recherches leurs corps ne furent pas retrouvés... Pendant ce temps-là, Hina continuait de dévorer ses proies et les villageois eux, commençaient à soupçonner qu’un individu dangereux rôdait dans la montagne, loin d’imaginer que ce soit finalement un cannibale !
Un soir, alors qu’un groupe de personnes étaient partis pêcher, ils aperçurent un feu dans la montagne et furent conduits à la grotte de Hina. Ils remarquèrent rapidement qu’elle était une femme sauvage à la façon qu’elle avait de se vêtir et à ses longs ongles qui bordaient ses mains. Ils réfléchirent alors quant au moyen de la capturer et la solution du filet semblait être la plus adaptée. Les villageois confectionnèrent des filets avec des fils de bourre de coco tressés et des fibres de purau. À la tombée de la nuit, grâce à un feu, ils parvinrent à attirer Hina hors de la grotte jusque dans leurs filets, où elle essayait de se défendre sans succès. Elle tentait de couper les cordes avec ses longs ongles mais ses mains furent finalement attachées derrière son dos, quand quelques temps après ses ongles furent complètement coupés pour la priver de toute défense.
Les villageois tentèrent de la civiliser et lui offrirent à manger du taro et des poissons, en vain. Elle ne mangea pas et aussi on attendit le lendemain, pensant qu’elle n’avait pas faim. Cependant elle ne mangea toujours pas et un sage fit remarquer que c’était dû à son alimentation qui était constituée seulement d’humains. Elle demeura ainsi le ventre vide, les deux pieds dans le tronc du cocotier (la prison de l’époque) jusqu’à sa mort. Le fond de sa grotte était tapissé d’objets tressés en pandanus sauvages. C’est en copiant ses créations que les femmes de Rurutu sont aujourd’hui devenues expertes en l’art du tressage.