Artistes connus au Ukulélés

Sébastien HERRMANN

Bonjour Sébastien ! Peux-tu commencer cette interview par te présenter à nos lecteurs ?

Avec plaisir ! Je m'appelle Sébastien HERRMANN. J'ai 40 ans et des poussières et je vis en France dans le Grand-Est, à cheval entre l'Alsace et la Lorraine. Dans la vie, je suis photographe de métier depuis 14 ans. J’ai aussi un compte Instagram dédié au ukulele.

Qu’est-ce qui t’a donné le goût pour la musique ?

La musique m'accompagne dans la vie depuis tout petit. J'ai toujours aimé ce que la musique arrive à apporter en termes d'émotions, d'imagination. J'en écoute aussi énormément. Et pouvoir en créer, je trouve que c’est quelque chose de super fort : je le fais depuis des années.

Quel est ton parcours au niveau musical ?

Lorsque j'étais petit, j'ai suivi des cours de musique et j'ai joué de la trompette. Par la suite, j’ai arrêté la musique et j'ai perdu toute notion théorique et pratique. Mais au lycée, j'ai découvert une passion pour la guitare électrique. J'étais influencé par la musique plutôt rock et avec des amis j'ai créé un groupe. On a pas mal tourné dans les bars et sur des petites scènes locales : pas loin de 150 concerts !

Avec le temps on s'assagit et j'ai fini par lâcher un peu la guitare saturée pour découvrir la guitare folk, puis la magie du ukulele, que je pratique depuis plus de 4 ans maintenant. J'ai acheté mon premier ukulele durant l'été 2017 !

Et aujourd’hui, quelle place occupe la musique dans ta vie ?

Je joue beaucoup par plaisir, seul chez moi mais je partage régulièrement des petits extraits sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram.

Parfois l'idée de refaire des concerts me titille, tout comme le fait de jouer en live… Je garde ces projets dans un coin de ma tête.

As-tu des inspirations musicales ?

J'ai énormément d'inspirations, qui varient en fonction des périodes et des événements.  

Depuis plusieurs années maintenant, c’est principalement la folk américaine qui m'influence beaucoup. Et de manière générale, la musique et les mélodies des songwriters, comme on les appelle.

Il y en a un en particulier, The Tallest Man on Earth, qui m'a transmis pas mal de choses au niveau technique depuis que j’ai appris à jouer ses morceaux à la guitare. J'adore sa façon de jouer et sa technique. C’est pour moi une grande source d'inspiration.

Pour le ukulele, j'ai beaucoup d'idoles du côté de Hawaii, le berceau de l'instrument.

Celui qui m'inspire le plus c'est Corey Fujimoto. J'adore sa façon de jouer, ses techniques et la manière qu'il a de faire sonner merveilleusement bien n'importe quel instrument avec une aisance et une facilité déconcertante !

Kalei Gamiao également bien sûr, sans aucun doute l'un des meilleurs joueurs de ukulele au monde !

Mais j'adore également le style de Kimo Hussey, très inspirant. Andrew Molina, Brittni Paiva, sans oublier celui qui a démocratisé et rendu célèbre le ukulele dans le monde : Jake Shimabukuro !

Est-ce que tu composes tes propres chansons ?

Sur les réseaux sociaux je publie beaucoup d'extraits de covers, mais en fait je compose beaucoup aussi. J'ai comme projet de réaliser et d’auto-produire un premier album, car j'ai plein de petits bouts de morceaux qui n'attendent que d'être enregistrés ! C'est en cours, il me manque juste un peu de temps…

Le ukulele est-il ton instrument de prédilection ?

 Aujourd’hui oui, complètement.

Comme beaucoup de gens, avant de découvrir le vrai potentiel qu'avait le ukulele, je considérais cet instrument un peu comme un jouet ou un accessoire.

Mais en voyant ce qu'on peut faire avec ces 4 petites cordes, comment on peut les faire sonner et le bonheur que ce tout petit truc peut apporter, je ne m'en lasse pas !

J'ai découvert le ukulele dans une période un peu compliquée de ma vie et je n'ai pas de gêne à dire que cet instrument a su quelque part me tirer vers le haut et m'a vraiment apporté une forme de joie dont j'avais besoin à ce moment-là. Il continue à m'apporter du bonheur tous les jours. C'est un excellent anti-stress et anti-dépresseur. Il permet des connexions entre les gens, tout le monde aime le son de ce petit bout de bois. Il est fédérateur et toute la communauté autour de cet instrument est inspirante. Il suffit de voir l'engouement qu'il a notamment sur Instagram.

Ta chanson favorite à jouer ?

Difficile d'en choisir une seule. Dans le style typiquement Hawaiien : « Pua Lililehua » ou « White Sandy Beach » de Izrael Kamakawiwi’ole. Ou dans un tout autre registre, « Saman » de Ólafur Arnalds (je vous avais dit que j'avais énormément d’influences), dont j'ai créé un arrangement au ukulele que j'adore jouer !

Comment as-tu appris à jouer du ukulele ?

Je suis autodidacte, comme pour mon métier, la photo.

Pour le ukulele, j'ai appris seul mais à l'aide de tutos vidéo sur internet. Pour les débutants, je recommande notamment ceux de « Bernadette Teaches Music » (disponibles en anglais).

Je ne suis pas assez patient pour lire des tablatures, j'apprends très vite en regardant les autres.  

As-tu des conseils à donner pour les débutants qui souhaiteraient apprendre à jouer du ukulele ?

Je ne suis pas le meilleur exemple à suivre, puisque j'ai brûlé pas mal d'étapes dans mon apprentissage : par exemple, je ne connais pas du tout le nom des notes et des accords…

Je joue tout à l'oreille et ça peut être notamment compliqué, voire problématique, lorsqu'on joue avec quelqu'un d’autre.

Mais le conseil que je donnerais serait de démarrer en apprenant la position des accords de base en premier (avec leur nom, ça aide). Puis en travaillant progressivement la technique de la main qui gratte les cordes. On ne lui donne pas assez d'importance mais elle l'est tout autant que la main qui tient les accords. Travailler la souplesse de la main et surtout persévérer jusqu'à ce que ça sonne bien.

A l'aide de tutos ou de tablatures qu'on peut trouver facilement, essayer de trouver les accords des chansons qu'on adore. Ne jouez pas un morceau que vous n'aimez pas écouter, sinon vous ne prendrez pas de plaisir à le faire et vous n'arriverez pas à persévérer. Et il y a de grandes chances pour qu’ensuite vous abandonniez.

Une fois à l'aise avec les positions des accords, il faut travailler aussi le changement d'accords pour apprendre à éviter les cordes qui frisent ou qui sonnent fausses entre deux accords.

Ensuite, la base : apprenez à bien accorder votre ukulele. Les accordeurs ne coûtent pas très cher (j'utilise des accordeurs à pince, c’est très pratique et le prix est abordable). Une corde qui sonne faux c'est affreux, autant à écouter qu'à jouer...


Enfin, je lis beaucoup de personnes qui se plaignent que leur ukulele tout neuf n’arrête pas de se désaccorder et qu’il est probablement défaillant. Sauf si les mécaniques sont de mauvaise qualité, il est normal que les cordes neuves mettent du temps à se tendre correctement. Selon le matériau (nylon, carbone, nylgut), elles peuvent parfois mettre plusieurs jours, voire une bonne semaine, à tenir l’accordage. Et certaines sont sensibles aux variations de température et d’humidité. Ça peut jouer aussi, il ne faut donc pas s’inquiéter.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un pour choisir son premier ukulele ?

Il faut d'abord ne pas négliger le budget. Parce qu'un instrument qui n'est pas excessivement cher est rarement bien fabriqué et bien monté. Généralement, il ne sonnera pas très bien et sera difficile à jouer. Ca risque de ne pas vous donner envie de persévérer et de progresser.

Le son est important aussi.

Si l'on aime les sons frais, joyeux, pour s'accompagner au chant, on pourra opter pour un Soprano. Mais si vous avez de gros doigts, pas facile de l'apprivoiser car la touche et le manche sont très petits.

Si l'on a de grandes mains et qu'on aime plutôt les sons plus riches, plus profonds avec plus de basses et avec des notes qui sonnent plus longtemps, le Ténor peut être le bon choix.

Et sinon, il y a le ukulele de taille Concert, le bon compromis pour démarrer avec plus de sustain et une jouabilité plus facile qu’avec un Soprano.

Ne pas hésiter non plus à essayer différents types de cordes, car elles peuvent aussi faire une vraie différence sur le son de l’instrument.

Et toi, as-tu un modèle favori ?

 J'ai tout essayé : des Soprano, des Concert, des Tenor… J'en ai de toutes sortes. Mais c'est les Tenor que je préfère.

Ils sont plus polyvalents, ils ont plus de sustain, plus de profondeur et en matière de sonorité c'est vraiment ceux que je préfère.

Merci beaucoup Sébastien pour cette interview ! Où pouvons-nous te retrouver ?

Pour le moment je suis sur Instagram, sous le pseudo @uke.seb. Merci à vous Upa Upa Tahiti !


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