Artistes connus au Ukulélés

Teiho Tetoofa

Ia ora na Teiho ! Peux-tu nous en dire un peu sur toi ?

'Ia ora na ! Je m'appelle Teiho Tetoofa, j'ai 24 ans et je suis originaire des Tuamotu, précisément de l'île de Faaite. Je suis musicien depuis l'âge de 7 ans et très curieux car j'ai testé un peu de tout ! J'ai commencé par apprendre à jouer du ukulélé, puis de la guitare et de la batterie. Je chante également.

D'où vient chez toi ce goût pour la musique ?

Je pense que j'ai reçu ce don de mon grand-père paternel, qui était professeur de musique dans l'église protestante de Bora-Bora. Dans ma famille, j'ai des frères qui jouent de la musique mais je suis le seul à toujours avoir eu comme objectif de devenir chanteur (et je suis également le seul à avoir réalisé ce rêve). La musique fait partie de mes projets de vie : j'ai toujours souhaité devenir un grand chanteur polynésien ! (rires)

A travers tes textes, souhaites-tu promouvoir la culture polynésienne ?

Oui, je compose mes musiques et j'écris moi-même mes chansons, inspirées des textes anciens que je lis. Pour moi c'est important d'écrire en paumotu (la langue parlée dans l'archipel des Tuamotu) car ça reflète mon identité. Je trouve que c'est une très belle langue et j'essaie de la promouvoir à travers ma musique.

D'ailleurs j'aimerai passer un petit message : plus les années avancent, plus les jeunes oublient un peu leur culture. Aujourd'hui, c'est rare d'entendre des jeunes qui sont capables de formuler une phrase correcte en tahitien. Ce n'est peut-être pas de leur faute mais à travers ma musique, j'aimerai montrer à tous ces jeunes qu'il est important de garder notre langue. C'est l'identité de chacun d'entre nous.

Tu as aussi un groupe, Tuakana. Comment s'est-il créé ?

Avec des copains, on a tiré notre motivation des groupes locaux déjà existants. A force de suivre ces anciens (comme Maruao, Manavib's...) et de les observer sur scène, c'est un peu eux qui nous ont formé intérieurement et nous on permis d'évoluer dans notre travail. Et puis un jour, on s'est décidés à créer notre propre band pour pouvoir partager au maximum cette passion. Voilà l'histoire de notre groupe ! Aujourd'hui on est 4 musiciens (que je salue au passage !) et on est suivis sur la scène locale.

Quelles sont les chansons que vous préférez jouer ?

On varie un peu notre répertoire selon les publics que l'on a. Mais la plupart du temps, on se cale sur les tendances musicales locales car on sait que les gens aiment beaucoup telles ou telles chansons qui ont fait le buzz, donc on les reprend. Bonne ambiance assurée durant la soirée !

Est-ce que vous composez également ?

C'est quelque chose sur lequel on travaille petit à petit. Mais pour le moment, j'ai sorti des chansons de manière personnelle, en dehors de mon groupe.

D'ailleurs qu'elle est l'histoire de ta chanson "Marae Turaina" ?

C'est une légende des Tuamotu, originaire de Faaite, l'île où j'ai grandi et que j'apprécie vraiment. On ne connaît pas l'auteur de ce texte. Cette écriture vient de nos ancêtres : originellement, c'était un 'orero qui a été transformé en chanson.

Ca parle d'un oiseau qui a été élevé par un roi. A cette époque, le rôle de cet oiseau était de survoler le trajet des guerriers en pirogues : c'est lui qui les prévenait de l'orage qui s'approchait et même de l'ennemi. Au fur et à mesure, les gens ont commencés à apprécier cet oiseau et c'est comme ça que c'est devenu une histoire fantastique, racontée de générations en générations.

Tu es plutôt ukulélé tahitien ou kamaka (le ukulélé hawaiien) ?

Je préfère les kamakas ! C'est d'ailleurs un instrument que je conseillerai aux débutants car il est génial pour jouer des musiques acoustiques. Alors que le ukulélé tahitien c'est un bel instrument, il a un joli son mais il est plutôt pour la bringue polynésienne.

Pourquoi as-tu choisi d'apprendre le ukulélé étant enfant ?

Je pense que c'était dû au fait qu'il n'y a que 4 cordes : c'est plus facile à jouer. Et pour la petite anecdote, quand j'étais enfant je me souviens que sur ma petite île il y avait des modes : les billes, le cerf-volant... et un jour c'est tombé sur le ukulélé ! Tout le monde s'y est mis, les plus grands apprenaient les notes aux plus jeunes... Et c'est comme ça que j'ai commencé.

Mauruuru Teiho ! Dernière question, penses-tu que l'on peut facilement jouer du ukulélé sans connaître le solfège ?

Alors par rapport à ça, je pense que ça dépend de la volonté de chacun. Si tu aimes jouer du ukulélé, c'est sûr que tu pourras progresser. Par contre ça sera autre chose si ça ne te plaît pas... Mauruuru à vous !


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