Artistes connus au Ukulélés

Ken Carlter

Ia Ora Na Ken ! Peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Ia Ora Na, je m’appelle Ken Carlter et je suis originaire de Tahiti. Je suis auteur-compositeur-interprète et producteur de musique.

Comment a débuté ta carrière musicale ?

J’ai commencé ma carrière à l’âge de 16 ans, par la création d’un groupe de musique avec des amis de lycée. A l’époque, notre groupe s’appelait “Metyss Tahiti” et nous avons diffusé notre première chanson en 2003 sur les radios locales. Par la suite, le groupe s’est séparé, certains préférant prendre des chemins professionnels différents tandis que moi je souhaitais me consacrer à la musique. Pour moi, ça a toujours été une passion : j’ai ça depuis tout petit et je ne peux pas vivre sans. La musique m’accompagne à chaque instant de ma vie. Alors avec l’un de mes collègues je suis parti en France dans le but de nous faire des contacts. Ensemble, nous avons continué d’enregistrer pendant quelques années. Et en 2010, ma carrière solo a débuté. J’ai eu la chance de rencontrer Nicolas Neidhardt, producteur et compositeur qui a notamment travaillé avec M Pokora et Jenifer. Avec lui j’ai enregistré mon premier single “Hot Summer With My Love”. C’est d’ailleurs sur ce projet que j’ai rencontré ma femme, Serena (avec qui je travaille depuis !).

Ce titre, lorsqu’on l’a envoyé à Tahiti, est rapidement devenu viral. En quelques semaines, il est passé dans tous les tamure marathon (les marathons de danse tahitienne) et s’est classé n°1 du Top 20 Pacific ! Le succès s’est expliqué au fait qu’avec cette musique, j’avais créé un nouveau courant qui s'appelait la “tahitian pop”. C’était de la pop internationale mais avec des instruments polynésiens : percussions, ukulele… et de la langue tahitienne ! Finalement j’ai créé mon propre courant, une musique qui me ressemble. J’aime la musique moderne et traditionnelle, j’aime la danse tahitienne et je n’avais pas envie de choisir alors j’ai mélangé tout ça ! Et ça a pris. Si tu es sincère dans ton projet et que ta musique est fidèle à ce que tu es, ça ne peut que marcher car les gens ressentiront cette sincérité. C’est comme ça que j’ai percé en Polynésie. Mais en France, le succès n’a pas été le même.

Par la suite avec mon épouse nous avons décidé de créer notre propre label. Nous sommes devenus producteurs et c’est ainsi que nous avons coproduit mon premier album “Tahitian Boy”, en 2014 avec Nicolas Neidhardt à la réalisation de la plupart des morceaux.

Ensuite j’ai continué de sortir un single par an et ma notoriété a continué de croître. Puis en 2018, grâce à des connexions dans mon réseau, j’ai commencé à travailler avec Bertrand Louis (manageur de Boulevard des Airs et coéditeur de Vianney). Avec lui, j’ai fait le morceau “Ia Ora Na” qui a été très bien accueilli en France, c’est devenu le tube de l’été ! Grâce à ça, Sony France m’a proposé de signer chez eux et à l’été 2019 j’ai fait 15 dates avec plein d’artistes tels que Bigflo et Oli, Mika, Amel Bent… devant plus de 150 000 spectateurs sur l’ensemble des dates ! Depuis, ma carrière est bien lancée.

Tu as aussi participé à l’Eurovision France 2021. Comment ça s’est passé ?

C’était une très belle expérience ! Y participer c’était un rêve que j’avais depuis tout petit, après avoir vu la participation de Gabilou lorsque j’étais enfant… Alors j’ai voulu tenter ma chance ! J’ai créé cette chanson “Maeva”, qui est la suite de “Ia Ora Na”. J’avais dans l’idée d’ajouter des voix pour faire les chœurs alors j’ai proposé à Eva Ariitai & Vaheana de rejoindre l’aventure. Ensemble, nous avons créé le trio polynésien “Amui” pour l’occasion. Malgré le confinement, c’était que du bonheur. Nous avons fini finalistes, avec le vote du public qui, pour nous, était la plus grande victoire.

Quels sont tes inspirations et ton processus de création lorsque tu composes tes chansons ?

En ce qui concerne l’inspiration, j’ai plusieurs thèmes de prédilection. Le premier c’est la Polynésie, car c’est là où j’ai grandi. Je puise dans mon expérience, ma vie, mes ressentis ici (notamment le sentiment de mélancolie qui plane dans nos îles et qui se retrouve dans la musique traditionnelle polynésienne). J’aime aussi les chansons d’amour et les rythmiques qui bougent.

Alors avec toutes ces influences, je crée des mélodies dans ma tête. Puis je m’enregistre sur mon smartphone et je cherche ensuite les accords de la mélodie que je souhaite créer sur mon ukulele. C’est un réflex pour moi, c’est pour ça que cet instrument m’accompagne toujours ! Ensuite je pose des mots sur la mélodie, puis je passe sur mon logiciel “Pro Tools” afin de créer la chanson : j’ajoute des percussions, les ukuleles, je rajoute du rythme, j’enregistre la voix… En fait, je crée toute la maquette chez moi, avant de partir pour Paris où j’enregistre ma chanson dans un studio professionnel !

Depuis combien d’années joues-tu du ukulele ?

Lorsque j’étais petit, dans ma famille il y avait la bringue tous les weekends. J’ai été bercé par les musiques locales, jouées au son des ukuleles (tahitien et hawaiien) et de la guitare !

J’ai commencé à apprendre à jouer du ukulele hawaiien lorsque j’étais à l’Université. Je n’ai jamais pris de cours (je ne connais pas le solfège), j’ai tout appris à l’oreille. J’ai appris beaucoup de choses en suivant des tutos sur Youtube notamment !

Je connais ce dont j’ai besoin, sans être un expert non plus. Parfois, comme pour certaines frappes très spécifiques, je demande à des musiciens plus forts que moi de m’accompagner. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour ma chanson “Ia Ora Na” !

Le ukulele hawaiien m’accompagne tout le temps : lorsque je voyage, que ce soit dans l’avion ou dans le métro… C’est un instrument qui a un petit côté îlien : pour moi ça fait partie du rêve polynésien qu’attendent les gens de métropole de moi, artiste tahitien. Je pense qu’ils ne souhaitent pas que je joue de la guitare comme tout le monde.

Le ukulele hawaiien c’est mon instrument préféré. Je le préfère au ukulele tahitien car il a un son plus doux, bien moins aigu. Le ukulele hawaiien a une basse, contrairement au ukulele tahitien ! Avec cet instrument, tu peux faire tout un concert “ukulele-voix”, ça sera joli. Et par rapport à la guitare, le ukulele hawaiien a aussi ma préférence car il n’a que 4 cordes, c’est plus simple pour moi !

Penses-tu que tu donnes envie à tes fans d’apprendre à jouer du ukulele ?

Ah oui (rires), on me demande très souvent les partitions au ukulele de mes chansons ! Du coup, je fais des tutos où j’explique et je montre les accords. Ca plaît bien aux gens, récemment j’ai même reçu une vidéo de quelqu’un du Mexique qui jouait l’une de mes chansons au ukulele ! Ça fait plaisir.

Mauruuru roa Ken ! Une dernière question pour finir : quels sont tes projets futurs ?

Je suis sur plusieurs projets actuellement : dans l’immédiat, il y a la sortie du tube de l’été, dont on va tourner le clip très prochainement ici à Tahiti. Puis je sortirai aussi un autre single, avant de dévoiler mon album sûrement en 2022, sur lequel je travaille beaucoup en ce moment !

Mauruuru à vous Upa Upa Tahiti pour cette interview !


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